In this podcast series, we give a voice to French women detainees. Women now account for 4% of the population in French jails.
Gabrielle is a 50-year-old transgender woman. She was remanded for a year in Fleury-Mérogis prison as part of a judicial investigation, and although her identity papers say "female", she was assigned to the men's building, in a special wing for transgender women.
As Gabrielle's trial has not yet taken place, she did not wish to talk about the facts for which she was imprisoned.
Inmates is a podcast series produced by Insider Podcast under the direction of Emilie Denètre and Adèle Humbert.
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Gabrielle (3/3)
Nous vous proposons un éclairage d'Eva Goron, avocate pénaliste, sur l'épisode que vous venez d'écouter :
La sortie soudaine de prison dans le cadre d’une détention provisoire
« On entre de prison sans prévenir, on sort de prison sans prévenir »
Gabrielle a été déférée devant le juge des libertés et de la détention pour qu’il ordonne la prolongation ou non de sa détention provisoire, avant l’expiration de son mandat de dépôt (qui dure un an en matière criminelle).
Elle avait peu d’attente à l’issue de cette audience et s’était faite à l’idée de rester au moins six mois supplémentaires, d’où sa surprise lorsqu’un surveillant la prévenue en cellule de sa sortie imminente.
Le délai entre l’annonce de la décision judiciaire et la sortie effective des personnes détenues provisoirement est en effet souvent court, ce qui les empêche de se préparer matériellement et psychologiquement à leur vie dehors. L’absence de ressources immédiates, d’emploi et d’hébergement stable représente autant de facteurs de déstabilisation et de confrontation à une montagne de difficultés administratives qui constituent des obstacles à la réinsertion des sortantes.
Longuement attendue, la dernière journée de prison peut donc augurer d’un tout autre choc, celui de la sortie.
Récupérer son pécule et ses effets personnels à la sortie
« On me donne le pécule qu’il reste de mes économies »
À leur libération, les détenues reçoivent les sommes qui résultent de la clôture de leur compte nominatif (sorte de compte bancaire géré par l’administration pénitentiaire).
Elles se voient également remettre les bijoux, valeurs, vêtements et effets personnel qui leur avaient été retirés au moment de la mise sous écrou. Si le libéré refuse de les emporter, ils sont remis à l’administration des domaines. Si l’administration pénitentiaire se trouve dans l’incapacité de rendre au détenu ses effets personnels parce qu’ils ont été perdus, elle doit rembourser au détenu ou à ses ayants droit la valeur estimée de chaque objet perdu. En pratique, cette dernière disposition n’est pratiquement jamais respectée et de nombreux détenus ne parviennent pas à récupérer l’ensemble de leurs affaires. Ils peuvent dans ce cas intenter un recours devant le tribunal administratif.
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